Photographie d’un bagnard
En ce premier mercredi d’août, nous vous proposons d’associer la photographie d’Albert Ubaud, un personnel civil de l’administration pénitentiaire de Guyane, aux mots de Dostoïevski. La photographie prise à l’argentique représente un ancien bagnard.
Dostoïevski ayant lui-même connu le bagne en Sibérie, l’association des mots et des images nous permet prendre la mesure de ce que fut l’expérience du bagne.
« Derrière ce portail, il y avait le monde libre, lumineux, des gens vivaient, comme tout un chacun. Mais, de notre côté du portail, ce monde-là, on se le représentait comme une espèce de conte de fées. Chez nous, il y avait un monde absolument à part, qui ne ressemblait plus à rien, il y avait des lois à part, des costumes, des mœurs et des coutumes, et une Maison morte en vie, une vie – comme nulle part ailleurs, et des gens à part. »
Fiodor Dostoïevski, Les Carnets de la maison morte, 1861, traduction d’André Markowicz